L’alimentation intuitive est une approche basée sur un nombre important d’études scientifiques et qui a été créée par deux diététiciennes américaines. L’objectif est de se reconnecter à ses repères corporels naturels et avoir une relation apaisée avec la nourriture.

Beaucoup de femmes mais aussi d’hommes ont passé leur vie au régime ou du moins sont amenés à éviter les aliments qui leur font plaisir. Cette restriction a complètement déréglé notre relation avec la nourriture. On ne ressent plus la faim et la satiété (et quand on la ressent, on n’arrive pas à s’arrêter de manger), on a des compulsions alimentaires, on mange souvent de manière émotionnelle, on ne sait même plus parfois ce dont on a envie de manger. On passe notre temps à penser à la nourriture, chaque choix alimentaire est une torture, on essaie de compenser chaque « écart » par une séance de sport, etc.

Les études scientifiques montrent que les régimes et rééquilibrages ne font pas maigrir, c’est même le contraire, car dans une très grande majorité des cas, ils font grossir. Depuis le temps, si cela fonctionnait plus aucune femme ne serait au régime aujourd’hui. Quand on regarde notre poids avant notre premier régime, il est en général plus faible que notre poids aujourd’hui. Si les régimes et rééquilibrages marchaient alors pourquoi une grande partie de la population se remet au régime chaque année ? Quand on reprend inévitablement le poids perdu, on se sent coupable, nul, et honteux. Les études montrent que les régimes créent de l’anxiété, qui peut évoluer vers la dépression et les troubles du comportement alimentaire.

Ce n’est pas une question de « volonté », les chiffres sur l’échec des régimes sont si frappants qu’on ne peut plus nier l’évidence sur le fait que ça ne fonctionne pas.

60% des gens qui essayent de perdre du poids perdent moisn de 5% de leur poids

80% du poids perdu est repris dans les 5 ans, souvent bien avant et avec des kilos supplémentaires

50% des femmes ont une mauvaise relation avec la nourriture (restrictions, compultions, jeûnes)

50% DE SURPOIDS EN FRANCE

18% D'OBESITE

Chez les adolescents plus spécifiquement :

70 000 adolescentes et jeunes adultes (entre 15 et 25 ans) sont touchées par l’anorexie mentale.

28% des adolescentes et 20% des adolescents (de 10 à 19 ans) présentent des crises de boulimie.

19% des filles, 8% des garçons (de 10 à 19 ans) sont concernés par les stratégies de contrôle du poids

De nombreuses études scientifiques montrent également le lien direct entre les régimes et les comportements alimentaires dysfonctionnels (manger « trop » ou manger de manière compulsive). Quand on est au régime, notre cerveau envoie des neurotransmetteurs et des hormones orexigéniques comme la ghréline et le neuropeptide Y qui stimulent l’appétit. En résumé, vous ignorez votre faim jusqu’au moment où vous craquez de manière disproportionnée voir compulsive. Ceci est une réaction biologique naturelle, il n’y a pas de contrôle sans perte de contrôle. C’est aussi pourquoi nombre de personnes souffrant d’anorexie basculent inévitablement vers la boulimie ou l’hyperphagie. Il y a des exceptions mais elles sont plus rares.

Par ailleurs, à force d’écouter les règles/croyances que nous renvoient la société parfois même les médecins et diététiciens, on se déconnecte de plus en plus de notre corps, de nos sensations alimentaires mais aussi de nos émotions. Nous développons des repères flous, instables et dépendants de quelque chose d’extérieur à nous et on crée de la restriction cognitive. Nous perdons ainsi nos repères naturels essentiels. Notre corps n’est-il pas le mieux placé pour savoir ce dont nous avons besoin ?

L’alimentation intuitive est un ensemble d’outils et de compétences qui aident donc à nous détacher des règles extérieures à notre corps (régimes, restrictions, règles). L’idée est d’apprendre à nous faire confiance, à faire confiance à notre corps et à manger en fonction de nos signaux internes de faim et de satiété. On mange quand on a faim, on arrête quand on a plus faim (satiété et rassasiement) et on mange ce dont on a envie. Nos envies viennent de nos goûts et habitudes alimentaires mais correspondent aussi à ce dont on a besoin. Notre corps nous parle de cette manière. Si j’ai envie d’un aliment en particulier à un instant t, c’est sans doute parce que mon corps en a besoin à ce moment là. Le plaisir de manger est également mis au centre de cette approche. On ne mange pas seulement pour répondre à un besoin vital mais aussi pour nous faire plaisir. C’est un élément essentiel à une relation saine avec la nourriture.

En outre, cette approche permet de développer une meilleure image de son corps, une meilleure connexion avec les signaux internes (faim et satiété), une meilleure flexibilité mentale (plus de « foutu pour foutu », de restriction cognitive ou de pensées permissives), moins de culpabilité, de stress ou d’anxiété autour de l’alimentation, moins de nourriture émotionnelle et de compulsions alimentaires, une alimentation variée naturellement et davantage de plaisir. On s’émancipe également des exigences et de la pression renvoyées par la société, l’industrie de la mode ou les entreprises pharmaceutiques ou de régime qui nous poussent encore et toujours à correspondre à un idéal de minceur.

Les étapes de ce travail :

- La première étape de l’alimentation intuitive est de rejeter la mentalité des régimes. Déconstruire les croyances dysfonctionnelles autour de l’alimentation, du poids et du corps. Apprendre à se détacher progressivement de cette voix dans notre tête qui commente tout ce que nous mangeons, qui nous fait culpabiliser et nous empêche de prendre du plaisir : « tu ne devrais pas manger ça, c’est mal ».

- Apprendre à écouter ses sensations alimentaires. La faim est un signal que notre corps nous envoie, et qu’on a parfois du mal à reconnaitre quand on l’a ignoré depuis trop longtemps. Reconnaitre la faim et y répondre est une étape importante de l’alimentation intuitive.

- Apprendre progressivement à accepter et respecter son corps.

- Se donner la permission de manger inconditionnellement. On se débarrasse de toutes les règles autour de la nourriture et du contrôle. Cette étape peut faire peur, on a l’impression de perdre le contrôle mais on peut voir que progressivement la régulation se fait naturellement. C’est une étape importante pour retrouver confiance en son corps. Cela ne veut pas non plus dire « manger sans limite ».

- Comprendre l’alimentation émotionnelle: manger par émotion est un comportement naturel, il devient problématique quand on utilise la nourriture pour fuir nos émotions. Même si ça nous apaise sur le court terme, ça ne nous permet pas de faire face aux situations de notre vie, et on finit par culpabiliser.